Aimer son enfant malgré tout.

Hier soir, à Canal Vie, a été diffusé un documentaire fort intéressant.

"Aimer son enfant malgré tout" (reprises le 9 décembre à 15h et le 12 décembre à 19h)

Un reportage de deux heures, sur des parents qui vivent au quotidien avec un enfant différent. Mais pas un enfant avec un handicap physique apparent. Un enfant avec un handicap invisible et pourtant, très envahissant. Maladie mentale, syndrôme neurologique, autisme ont été abordés.
Quelques familles, dont une maman que je côtoie sur un forum depuis plusieurs années.
Quelques exemples de courage (qui n'est pas infaillible), quelques exemples de gens qui sourient, les larmes aux yeux, la vie leur pesant parfois lourd sur les épaules.

Une maman a dit en parlant de son conjoint, qu'il était le seul à comprendre vraiment ce qu'elle vivait. C'est vous dire à quel point on se sent seuls, dans ce monde. Bien sûr, on côtoie d'autres parents d'enfants différents, mais aucun n'est confronté à NOTRE réalité. Là-dedans et à ressentir le même amour pour le même "enfant-défi", il n'y a que papa et maman.

Ma "connaissance de forum" a parlé beaucoup. Elle a lu des textes qu'elle avait écrit, avec son coeur, avec sa rage.

"Bordel, rendez-moi les enfants que j'ai mis au monde..." a-t-elle dit...

C'est le coeur noué, les yeux dans l'eau, les joues souvent mouillées et la douleur au ventre que j'ai écouté ce reportage avec mon amoureux.

Rendez-moi l'enfant que j'ai mis au monde....
Que celui qui n'y a jamais pensé me jette la première pierre. Mais c'est ça, le cri de douleur qu'on a dans le ventre, souvent, très souvent.
On a beau dire que même si on est allés visiter la Hollande plutôt que l'Italie, dans notre voyage de vie ( Bienvenue en Hollande ) et que somme toute, notre voyage a du positif... Ce n'est pas ce qu'on nous avais promis au départ.

Le jour où on a déposé le bébé dans nos bras, le jour où on a posé nos yeux sur notre enfant, en souriant parce qu'il était en santé, bien vivant, tout rose et les yeux déjà curieux, on n'avait pas lu les petits caractères dans le bas du contrat.
La vie nous réservait une bien mauvaise surprise.
Et je vous le dis, en toute honnêteté, je m'en serais passée. Non, je n'échangerais pas ma fille pour RIEN au monde. Mais je reprendrais, peu importe le prix, le bébé que j'ai eu dans mes bras, la petite puce que j'ai mis au monde et qui n'avait de différent des autres que le fait qu'elle était la mienne.

Cette puce dont j'ai fait le deuil. Ce chemin de vie si prometteur qui ne sera pas le nôtre. Ce rôle de maman qui ne sera pas le mien, avec elle.

Oui, ma vie est remplie de positif. Ma vie est remplie de promesses avec elle. De belles réussites, de doux moments, de fierté et d'amour inconditionnel.
Mais ce n'est pas l'enfant que j'ai mise au monde.

On m'a volé, à grands coups de diagnostics, la petite fille sur laquelle j'ai posé mes yeux le 4 novembre 2003.
J'ai un rôle de maman, différent.

Les parents d'enfants "normaux" m'ont souvent dit "mais tu sais, tous les enfants viennent avec des défis.. on ne sait jamais dans quoi on s'embarque quand on devient parents, nos attentes ne sont pas toujours comblées". Ce à quoi j'ai envie de répondre que les défis ordinaires de l'éducation d'un enfant, peu importe sa complexité, est à chaque jour le lot de TOUS les parents. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas réaliser qu'élever un enfant serait parfois ardu.

Mais le défi de faire de la place dans un horaire de famille pour rencontrer des spécialistes 2 et 3 fois par semaine pendant des années.
Le défi d'accepter que les façons "habituelles" de discipliner un enfant ne fonctionneront jamais sur le nôtre.
Le défi de voir notre enfant échouer à quelque chose qui devrait être si simple pour son âge et d'accepter qu'il ne sera jamais "très bon" par rapport aux autres.
Le défi de le voir pleurer parce qu'il se sent prisonnier d'un corps qui ne fonctionne pas bien et de ne rien pouvoir faire pour le consoler.
Le défi de savoir quoi répondre à son enfant qui nous demande "pourquoi moi, je suis comme ça? pourquoi moi, je ne suis pas capable?"
Le défi de voir et revoir son enfant examiné sous toutes les coutures, d'avoir une carte de chaque hôpital, d'avoir rencontré des spécialistes de douze millions d'affaires, de se faire analyser par des psys, des neuro-psys, des pédo-psys, des travailleuses sociales,etc. qui ont le nez dans notre vie familiale à chaque instant.
Le défi de devoir se rappeler chaque jour que notre job de parent, on la fait BIEN, peu importe le regard des autres. De se rappeler que notre enfant est comme il est à cause de son handicap, pas par notre faute ou par notre incompétence.
Le défi de se coucher le soir en se disant, toujours, que ce n'est pas juste.
Le défi de se dire qu'ils n'ont pas mérité ça et qu'ils n'avaient pas demandé à naître comme ça.
Le défi de voir la tristesse dans leurs yeux. La tristesse, pas celle d'un enfant de 6 ans qui a perdu son toutou ou qui s'ennuie de sa grand-maman. La tristesse, la vraie, celle profonde qu'on sait qu'il n'aurait jamais dû ressentir si petit. La tristesse de savoir que la vie ne lui a pas fait de cadeau.
Le défi de se rappeler qu'on a d'autres enfants, qu'ils se disent parfois qu'ils auraient préféré ne pas avoir de soeur ou de frère différent, parce que oui, ça prend trop de place.
Le défi de se rappeler qu'on est une maman, une femme, une blonde, une amie, une travailleuse. Pas une ergo, une ortho, une psy, une éducatrice spécialisée, une infirmière ...

Le défi d'accepter que notre enfant ne sera jamais comme les autres. Qu'il ne sera jamais ce qu'il était lorsqu'on l'a mis au monde.

Accepter ... et agir!

Accepter.. et agir!

*Ceci est un billet plus état d'âme personnel, mais qui, je crois, rejoindra le vécu des parents d'enfants différents de près ou de loin ou ceux qui sont en cheminement*

Lorsque j'ai mis au monde la plus belle et la plus adorable des fillettes, le 4 novembre 2003, j'avais tous les rêves, les espoirs, les projets les plus grandioses et extraordinaires pour elle et nous.
J'ai eu le même sentiment envers mon fils la deuxième fois que je suis devenue maman en avril 2005.

J'ai lu sur le développement. j'en avais même fait un DEC avant d'être une maman. J'avais quelques amies avec des enfants, j'avais travaillé en CPE et en milieu scolaire. Je connaissais les enfants. Mais on me présentait la mienne pour la première fois et j'allais devoir apprendre à la connaître.

Mélina a toujours été une petite fille exemplaire, pendant ses premières années de vie. Elle dormait bien la nuit, elle était enjouée et heureuse, elle n'a pas eu de grosses périodes de crises, elle a été très conciliante envers son petit frère exigeant pendant les premiers mois, même si elle était petite, encore.

Puis, un jour, mon coeur de maman s'est dit que derrière ce bonheur parfait se cachait quelque chose. J'ai gardé mes doutes pour moi, ne cherchant pas d'aide. Nous nous disions, moi et mon conjoint, que c'était notre première et que chaque enfant a son rythme. Puis, on s'est dit que son rythme, même si nous faisions tout pour le respecter, avait un petit quelque chose de différent. Elle est allée au CPE quelques mois, puis l'éducatrice s'est mise à nous écrire chaque soir, nous demandant ci, ou ça, nous disant (avec TRÈS PEU de tact) que Mélina était la seule du groupe à ne pas faire ci ou ça et qu'il fallait qu'on la pratique parce qu'elle retardait le groupe et donnait du travail supplémentaire!

Nous avons donc commencé la tournée. Nous avons cherché de l'aide. Nous n'en trouvions pas. Tout d'abord son pédiatre (que je ne nommerai pas, mais qui, pour pleins de raisons, ne devrait traiter que les cas de rhume et d'otites!). Il nous a dit que Mélina avait grandi trop vite, que son corps allait finir par reprendre le dessus. Qu'elle allait arriver, comme tous les autres enfants, à 6 ans en même temps et que plus rien n'y paraîtrait.
Et nous nous sommes réconfortés en se disant que le pédiatre, c'était son métier, non?

Puis un an plus tard, même scénario, mais le délai était encore plus imposant. Même discours du pédiatre qui, malgré mon acharnement à tenter de lui faire comprendre notre inquiétude, a continué de dire (à mon chum, même pas à moi) qu'elle allait rejoindre les autres à son rythme.
Puis un AUTRE pédiatre, qui voyait bien des raideurs aux hanches, un délai de langage, mais qui nous disait que souvent, vers 4 ans, les enfants débloquent d'eux-mêmes et que tout déboule très vite.

Est-ce que nous avons baissé les bras? Je n'en sais rien. Mais le système ne nous aidait pas. Peu importe où on allait, à part de passer pour des parents-poules, nous n'étions pas écoutés.
Il aura fallu des visites quotidiennes en pédiatrie externe de l'hôpital pour traiter une infection urinaire de ma doudoune et une pédiatre très attentive pour que nous ayons ce fameux papier. Celui qui disait :

"Demande d'évaluation. Hypothèse de retard global de développement".

Mélina aura eu son diagnostic, son premier, à 4 ans et 8 mois. Nous avons été chanceux, elle aura eu son premier service (au privé) à 4 ans et 9 mois. Malgré tout, nous savons que déjà, à 2 ans, nous savions que quelque chose n'allait pas. Trois ans plus tard, le tout nous est tombé dessus comme une tonne de briques. Et je me suis sentie trahie par le système.

Là où je veux en venir, c'est que j'entends souvent des parents inquiets du développement de leur enfant. Ou encore, des intervenants auprès de leur enfant qui se questionne sur un possible retard de quelque chose ou une difficulté persistente qui pourrait cacher autre chose. Et je lis ou j'entends les autres parents leur répondre, avec toutes les bonnes intentions tout de même, des phrases clichés comme:
"Mon enfant a débloqué à tel âge, laisse-lui le temps". Ou encore "Il est tout petit, on ne peut pas leur laisser le temps de grandir avant de vouloir leur trouver des bobos" ... ou "Je connais un enfant qui était comme ça et aujourd'hui, il est à l'école et va super bien et n'a rien".
Ces parents, sans le vouloir, éteignent la petite sonnerie d'alarme. Celle qu'on ressent dans le fond du ventre ou celle que les gens qui veulent le bien de notre enfant font sonner, juste au cas.

Ça s'appelle de la prévention. Ce n'est pas de créer des bobos. Ce n'est pas de créer de l'inquiétude. Ce n'est pas de vouloir apposer à tous prix des étiquettes ou ne pas respecter le rythme de l'enfant. Ça s'appelle de la prévention.

Je réponds TOUJOURS à ces parents inquiets : "Inscrivez-vous donc sur les listes d'attente. Ça ne coûte rien. C'est long de toute façon. Votre enfant débloquera sûrement entre temps et rendus à votre tour, vous pourrez y aller et vous faire dire que la demande n'est plus justifiée. Vous repartirez de là tous sourires, votre enfant ira à l'école en classe régulière et tout devrait bien se passer."

Si le système est de votre bord, ne laissez pas passer le train. Le jour où j'ai fini par sortir du bureau après des mois d'attente pour l'évaluation, c'est en larmes que j'étais. Je ne promets jamais aux parents que le résultat sera positif ou négatif, mais... ça coûte quoi de prévenir et de faire vérifier, juste au cas. Juste au cas où il y ait quelque chose. Juste au cas où, quelques années plus tard, quelques scéances d'orthophonie puissent aider à remettre sur le droit chemin. Juste au cas où l'enfant ait besoin d'un suivi plus serré pour l'aider avec un trouble quelconque. Juste au cas. Avoir passé avant dans le bureau d'évaluation, je serais probablement ressortie en larmes aussi, on n'aurait pas "sauvé" ma fille, même l'avoir évaluée plus tôt. Dans son cas, ce n'était pas que des retards, mais bien des troubles. Par contre, je n'aurais pas pleuré les années perdues à tenter de me faire entendre par des gens aux oreilles bouchées. J'aurais pu expliquer plus rapidement aux gens qui jugeaient ma fille pourquoi elle était comme ci ou comme ça. J'aurais pu fermer la trappe à son éducatrice qui semblait me dire que je ne stimulais pas ma fille et qu'elle était un boulet pour son groupe. (elle n'y est pas restée, ne craignez pas!).

La dyspraxie, vous connaissez? C'est un handicap. Fantôme. Invisible. On a été invisibles pendant tellement d'années. Si quelqu'un vous ouvre une porte, prenez-la. On ne sait jamais, peut-être que vous la refermerez derrière vous et repartirez confiants. Ou peut-être que derrière cette porte, vous trouverez des gens qui pourront vous aider.

Acceptez. Et agissez.
Ça n'a jamais sauvé personne. Mais ça peut faire une grosse différence.

Apprendre à lire-trucs de maman T.E.S.

Je me souviens, dans une vie lointaine, lorsque je travaillais comme éducatrice spécialisée en classe de première année, d'un des petits garçons que j'accompagnais.

S. errait dans le système scolaire sans diagnostic. Il était en première année et toute sa maternelle avait été une catastrophe. C'est pourquoi j'étais là, en première.

Je me rappelle qu'une de ses plus grandes difficultés avait été de comprendre les syllabes.
De longues heures, lui et moi, à s'acharner sur "un m avec un a, ça fait ma". Rien à faire. Des jeux, des singeries, des répétitions, des indices, des dessins.. rien!

Est venu, la semaine passée, ce temps avec ma propre fille.
Rien à faire.. même si je faisais une pause d'un millionième de seconde entre le mmmmm et le aaaa, elle n'arrivait pas à les mettre ensemble.

Je me suis fait la réflexion qu'un parent qui n'a pas été outillé professionnellement part vraiment à zéro, lorsqu'il doit accompagner l'apprentissage scolaire de son enfant différent. Je me sens parfois démunie et pourtant, je suis T.E.S. de métier ET j'ai tout le bagage des ergo-ortho et cie derrière moi.

Voici donc quelques trucs, ajoutez-en, si vous en avez, pour faciliter l'apprentissage des syllabes.

-Ne pas nommer les lettres, ne nommer que le son de la lettre...
Pour lire ta, il faut faire ttttt aaaaa, parce que si on dit t, ça sonne "té" et devient mêlant pour la syllabe.

-Utiliser le livre "Raconte-moi les sons". Utilisé dans plusieurs écoles, c'est un MERVEILLEUX outil pour apprendre le son de chaque lettre et s'en rappeler. On peut y mettre un geste symbolique aussi, qui facilitera la reconnaissance sans dire un mot.

-Faire un train. Le wagon de la consonne veut aller rejoindre le wagon de la voyelle. Lorsque le wagon-consonne se met en route, on fait le son (mmmmmmm par exemple) sans arrêter et DÈS qu'il touche la consonne-voyelle, on dit la voyelle.

-S'assurer que l'enfant reconnaît bien les lettres, par coeur. Commencer par celles qu'il maîtrise très bien, pour ne pas qu'il ait en plus à se demander quel son fait telle lettre. Ce qui a été gagnant ici: le m avec le i.

-Lorsque l'enfant commence à comprendre l'idée de la syllabe, jouer avec les étiquettes de lettres. Faire un dé avec des consonnes et un dé avec des voyelles. Rouler les 2 dés et nommer la consonne formée.

-Trouver toutes les occasions possibles de voir des syllabes simples:
Sur la boîte de céréales en déjeûnant, un catalogue, en écrire un peu partout et les coller dans la maison et faire la chasse aux syllabes. Faire un jeu de marelle sur l'asphalte et y inscrire des syllabes plutôt que des chiffres. Se fabriquer un jeu de mémoire de syllabes.

*Apprendre ne devrait pas se faire que devant un pupitre, il faut généraliser l'apprentissage pour que l'heure des leçons s'étire, sans avoir à se battre avec un enfant fatigué de "travailler".

Bonne lecture!!

La dyspraxie, en première année

La rentrée de ma doudoune s'est faite, sans trop de heurts.

Les premiers jours ont été difficiles, au niveau de l'anxiété. Des pleurs le matin, des pleurs le soir, le premier matin a été couronné d'une crise de panique intense dans l'autobus.
Malgré tout, ma doudoune, elle finit par s'adapter.

J'ai rencontré son enseignante qui m'a semblée très gentille.

Évidemment, la première année vient avec son lot de nouveaux défis.

Premièrement, l'emplacement en classe.
Mélina est revenue de ses premiers jours, contente de me dire qu'elle s'était choisi un pupitre au fond de la classe. Il ne m'en fallait pas plus pour contacter son enseignante. Elle m'a confirmé que ces places étaient temporaires, le temps que tout le monde s'acclimate à la classe. Mélina doit être en avant, que je lui ai expliqué. Ce sera chose faite, m'a-t-elle confirmé. Elle avait même déjà choisi où, pour la positionner stratégiquement pour le tableau, les mouvements de l'accompagnatrice, le bureau du prof, etc.

Les devoirs sont rapidement devenus une part importante de notre routine du soir.
Pour nous "aider", ils se font dès le retour à la maison. On prend 5-10 minutes pour la collation et un peu de jasette et ensuite, on attaque les leçons. Les devoirs sont faits le weekend, lorsqu'on est reposés.
Les deux enfants ont un calendrier, sur lequel je mets UN collant par jour pour les devoirs. Des feuilles pleines=piger dans le sac à surprises. Le collant se mérite pour l'effort et la persévération. Je ne veux pas que la période de devoirs devienne une bataille quotidienne. Pour l'instant, même si Mélina se fatigue rapidement, les deux enfants collaborent bien. Raphaël se trouve une activité calme (colorier, bricoler, travailler dans ses petits cahiers d'école autonome) et je fais les leçons avec Mélina.

Les syllabes sont déjà un défi pour elle.
Un des aspects de son trouble repose sur l'acquisition des notions. Une journée, ça va bien. Le lendemain, il semblerait que c'est la première fois qu'on voit la matière. Difficile de se réconforter dans la matière acquise après quelques jours, on ne sait jamais ce que le lendemain nous réserve.

Je me revois souvent, comme éducatrice spécialisée en milieu scolaire, à tenter de faire comprendre les notions de base à un petit bonhomme de 6 ans. Il a fini sa première année en tentant encore de comprendre les syllabes. Que m avec a, ça fait ma. J'utilise mes mêmes trucs et d'autres. Je me rappelle la chance (à grand prix) que j'ai de donner ce temps à ma fille qui en a plus que besoin!

Pour l'instant, rien n'est facile pour Mélina. Mais rien n'est insurmontable, encore. Ce que je sais, c'est qu'elle part chaque matin, maintenant, avec le sourire. Elle revient avec des belles choses à raconter et elle est de bonne humeur, en général. C'est positif. Aimer l'école, c'est déjà faire un bout du chemin.

Un poisson dans l'eau


Ma belle doudoune est un poisson.
Depuis qu'elle est bébé, elle est heureuse dans l'eau.
L'eau, l'endroit où les barrières sont moins rigides. L'endroit où elle sent bien la résistance sur son corps.
Oh bien sûr, c'est épuisant pour elle nager.
Elle n'y arrive qu'un petit 2 minutes à la fois avec des flotteurs. Le reste du temps, elle se baigne avec un gilet de sauvetage, nage et cherche le repos souvent.
Mais elle y est heureuse.

Je l'ai donc inscrite sur la liste d'attente des activités de Gymn-Eau.
Les corporations Gymn-eau sont des organismes communautaires qui offrent aux enfants et adolescents ayant des difficultés d’apprentissage des activités de loisirs adaptées favorisant leur développement et leur épanouissement. Les activités se déroulent dans un climat de non compétition et de valorisation de l’effort, permettant à l’enfant d’accroître sa confiance en lui ainsi que son estime personnelle. Gymn-eau atteint ses objectifs en assurant un faible ratio d’intervention.

Ça fait quelques années que j'envisage les cours de natation, mais je ne voudrais pas qu'elle se retrouve dans un groupe qui avance trop vite pour elle et qui vient avec des exigences (le but premier des cours est de les amener au niveau supérieur...)
Gymn-Eau lui permettra donc de vivre des expériences stimulantes en piscine et en gymnase avec des loisirs adaptés et des gens compréhensifs et compétents.


À la recherche de...

Bonjour à tous!!

Je recherche deux jeux pour ma fille.

Le jeu Mystero

et le jeu Logix




Soit pour emprunter durant l'été, acheter usagé ou comme don, si jamais ;)

Ma belle doudoune n'a réussi que les tout premiers de chacun pendant sa maternelle, je voudrais bien l'aider cet été à pratiquer tout ça.

Merci!! :)

Le blogue commun

Quelques petits changements.

Voici la nouvelle adresse de notre blogue commun, appelé Dyspraxie et cie

http://dyspraxieetcie.blogspot.com/

Ajoutez-le à vos favoris, partagez-le avec vos amis.
Ce site deviendra un lieu d'échange, de soutien, d'activités et de rencontres pour tous ceux qui vivent au quotidien avec la dyspraxie (et cie!)

Les membres qui le désirent auront accès à des feuillets d'informations, des soirées-rencontre pour discuter, des petites formations avec des professionnels ou des activités regroupant des enfants dyspraxiques, adaptées à leurs forces!

Conférence à Ste-Justine, sur le TDAH

Jeudi le 29 avril, en soirée, au coût de 5$.

Une conférence sur le TDAH.

Voici les informations pour les gens intéressés.
J'y serai avec mon amie mamanbooh

http://www.chu-sainte-justine.org/Famille/evenement.aspx?date3=2010,4,29

Suite du début du nouveau parcours..

Il y a maintenant plusieurs semaines que Mélina a commencé la médication pour son trouble du déficit de l'attention et hyperactivité.


On a commencé avec un très faible dosage, pour deux semaines. On a ensuite augmenté doucement la dose et on est sur le deuxième dosage depuis maintenant plusieurs semaines.

L'effet n'a pas été instantané ni nécessairement flagrant, mais avec le temps, on a bien vu une diminution des symptômes de son impulsivité. À l'école, son professeur note une amélioration de sa capacité à rester attentive à sa tâche et à terminer ce qu'elle entreprend.
Pour nous, sans amélioration scolaire, il n'y aurait pas de médication. Le comportement de Mélina est loin du comportement de l'enfant hyperactif qu'on connaît, elle écoute, est capable de jouer calmement, sait attendre, bouge sans excès, est même considérée comme une enfant tranquille. Son hyperactivité se manifeste surtout dans une impulsivité, par exemple à commencer une tâche avant d'avoir la consigne complète, à faire les choses rapidement sans prendre le temps d'analyser toute la tâche à accomplir (résultant souvent en des erreurs qui auraient pu être évitées.)

On a par contre aussi noté une diminution de la "joie de vivre" de Mélina. Nous nous doutions bien que ses comportements explosifs (autant les crises de colères que les exaltations de joie intense) diminueraient avec le contrôle de son impulsivité. On a malheureusement aussi noté que ses périodes joyeuses, son sourire, son rire, ses belles folies diminuent aussi. Elle joue moins, a un air grave et sérieux presqu'en tous temps, un sourire discret.

Nous commencions à nous inquiéter à savoir si ce nouveau "statut émotionnel" venait de la médication. Ce weekend, le congé de Pâques égalait 6 jours de congé pour les élèves. Mélina prend sa médication même en congé, nous pouvions donc mieux évaluer son état. Ce fut une fin de semaine de bonne humeur intense et contagieuse, des rires aux éclats, des jeux variés, de la danse, des blagues, des sourires sincères...

L'hypothèse de la médication n'est pas écartée, par contre, je crois de plus en plus que sa fatigue et la pression de l'école commencent à se faire sentir sur l'humeur de notre doudoune. Elle vieillit trop vite, doit travailler trop fort?

J'ai aimé ses sourires ce weekend.. je m'y accroche.. l'été approche.. et un jour, on trouvera la parfaite combinaison pour elle!

Parfois, faut ce qu'il faut...

Suite aux nouveaux diagnostics de Mélina, nous avons dû faire face à "la" décision.

On essaie la médication ou pas?
Pour moi, c'était clair... avec tous les différents troubles et les difficultés que Mélina éprouve, s'il existe un petit quelque chose qui peut l'aider, en diminuer un sur le lot, je suis preneuse.
Mon chum était plus réticent.
La neuropsychologue nous a clairement expliqué que dans le cas de Mélina, plus on enlevait de "bobos", plus on pourrait voir le vrai potentiel et les difficultés cachés dessous.

Il y a presque 2 semaines, maintenant, après avoir passé 2 jours presqu'entiers à faire téléphone par dessus téléphone, j'ai trouvé un pédiatre et je me suis présentée au rendez-vous, un peu nerveuse malgré tout.
Prescription en main, je suis allée chercher les (coûteuses!) petites pilules et on a débuté, avec une très petite dose.

Pour l'instant, les changements sont subtils. Au départ, on ne voyait rien. Puis doucement, on remarque que.. oh, peut-être qu'elle est moins prompte à "péter sa coche"... elle arrête de pleurer plus facilement.... et oh.. l'orthophoniste, sans savoir qu'elle a commencé la médication, la sent plus attentive... et.. oh.. l'enseignante me dit qu'elle se sent moins bousculée depuis quelques temps par Mélina qui veut toujours savoir ce qui s'en vient.

On en est encore à des changements très légers, mais j'ai bon espoir.
Ensuite, une fois cet obstacle un peu tassé, on pourra mieux travailler les forces et les faiblesses de Mélina! et ÇA, ça me motive.

Le dosage augmentera dimanche... Et ma doudoune, en championne qu'elle est, y pense elle-même, le matin en déjeûnant... La preuve que lui avoir expliqué à quel point ça pourrait l'aider est motivant pour elle aussi!!!

Mauvaise route...

On avait finalement commencé à comprendre le fonctionnement de notre GPS... on avait réussi à trouver un chemin, oh sans contredit pas le plus rapide ni le plus amusant, mais on avait un but, on avait trouvé de l'aide sur le chemin!


Quand la voiture est réglée sur un chemin, que le GPS est réglé sur une destination, que le moteur est chaud, le conducteur confortable et les passagers en sécurité, le barrage routier auquel on a dû faire face, même s'il ne compromettait pas notre horaire bien établi, nous mettait dans une position drôlement inconfortable.

Mélina a été évaluée, en décembre, en neuropsychologie. Quelques heures de testing, des questionnaires que nous avons dû remplir, tout comme son enseignante. Processus douloureux en soit, que de se réassoir derrière la vitre miroir et regarder Mélina tenter de répondre aux attentes. Mélina qui collabore toujours, mais arrivait à si peu. J'ai bien vu quelques éclats de fierté devant un défi fort bien relevé. Mais j'ai surtout vu des petits yeux fatigués, des petites mains qui ne savaient plus quoi faire, des questions sans réponse...

Puis, après les Fêtes, le téléphone. Les évaluations mènent toujours ailleurs. On ne sait jamais si on aimera ou pas l'endroit où ça va nous mener. Ce qu'on sait, c'est le stress que l'attente du rendez-vous nous cause.

Mélina est dyspraxique. Mais suite à ces évaluations, on y met un bémol. Elle ne l'est peut-être pas autant qu'on le croyait. Pour mon coeur de maman, ma puce a hérité d'un bien difficile trajet de vie. Pour les professionnels, j'imagine que c'est un cas, parmi tant d'autres.

Mélina souffre de trouble déficitaire de l'attention, avec hyperactivité. (TDAH).
Mélina souffre d'un syndrome frontal, c'est à dire que ses lobes frontaux ne fonctionnent pas comme ils devraient. Les lobes frontaux sont les "managers" du corps. Ce sont eux qui décident des fonctions à exécuter, ce qui explique ses maladresses motrices, mais aussi tellement d'autres choses.
Mélina a encore son trouble de langage. Il avait été classé modéré à sévère, dans un portrait de dyspraxie. Maintenant, il y a questionnement à savoir s'il ne s'agirait pas en fait de dysphasie.

Nous avons rendez-vous avec un pédiatre à la fin janvier, pour discuter de la médication. Celle-ci est fortement suggérée par la neuropsychologue, puisqu'avec toutes ses problématiques, la situation de Mélina pourrait aller en s'aggravant si on ne traite pas les troubles possiblement traitables, maintenant.

Pour l'instant, j'ai le sentiment qu'on a mis une hache dans mon GPS. Je ne sais plus où je m'en vais. On trouve ça étrangement plus pesant que le jour où on nous a dit que Mélina était dyspraxique. On lit (et les informations sur le syndrome frontal sont de un, peu réjouissantes et de deux, aussi peu faciles à trouver qu'une aiguille dans une botte de foin!). Et on trouve ça difficile.

J'ai l'impression de tenter de réparer mon coeur brisé en me remplissant les yeux des sourires et des éclats de rire de ma doudoune. De chacune de ses paroles... chaque phrase lue à propos d'un diagnostic ou d'un autre me revient en tête chaque fois que je la regarde.. il me semble que j'analyse tout, que je me recasse chaque fois.

Je sais, on m'a dit que j'ai la même doudoune qu'avant ces diagnostics. Mais cette porte d'entrée dans la tête de ma pinotte, je ne m'y sens vraiment pas bien. Je continuerai de tout faire ce qu'il y a à faire pour elle, son papa aussi bien sûr. Elle continuera d'être la belle boule de lumière et d'amour dans ma vie.
Mais.. j'ai le coeur brisé. Brisé de tous ses chemins barrés, de ses routes montagneuses, de ses longues avenues sans indication.

Je tiens encore sa douce petite main. Et je m'accroche à la petite étoile au fond de ses yeux verts. Parce que tant que la sienne brillera, il y aura encore demain.

À propos...

Le quotidien d'une superbe fillette différente. Dyspraxie, syndrôme frontal, trouble déficitaire de l'attention avec impulsivité et trouble anxieux.
Pour vous prouver que la perfection n'est pas là où on la croit!

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